Dans la région de Puno, au bord du lac Titicaca au sud du Pérou, les montagnes portent l’écho de nombreuses luttes. Celle de Kariel, avocate, militante et membre active de l’association AFAS, s’y inscrit avec force et persévérance. Fille d’enseignants engagés, elle est initiée très tôt à l’idée que la société doit être transformée pour l’égalité des droits. Dès ses 12 ans, elle assiste aux formations de l’AFAS pour les femmes rurales et découvre avec émerveillement que l’information peut être un outil de libération.
Devenue avocate, elle réalise à quel point les femmes andines, quechua et aymaras, sont exclues des systèmes judiciaires et sociaux.
« Une femme qui parle quechua n’a pas de poids. Cela doit changer »,
dit-elle. À travers son métier, elle devient un pont entre les institutions et les femmes marginalisées. Elle défend, informe, relie, porte une voix.
Mais l’action de Kariel ne s’arrête pas au droit.
« L’accès à la justice est essentiel, mais il ne suffit pas. Il faut aussi l’autonomie économique et une place dans les espaces politiques. »
C’est ce triptyque – justice, autonomie, pouvoir – qu’elle porte avec conviction. À Puno, elle forme les femmes à connaître leurs droits, à gagner leur propre argent, à se présenter aux élections communautaires.
« Quand une femme décide, elle trace un avenir pour sa famille, pour sa communauté. »
Depuis plusieurs années, Kariel agit en partenariat avec le Secours populaire, qui soutient ses actions de terrain aux côtés de l’AFAS. Ensemble, ils renforcent les capacités des femmes rurales, favorisent l’accès aux services de base, et mettent en place des dispositifs concrets de protection contre les violences sexistes. Ce partenariat renforce l’impact de son travail et l’inscrit dans une dynamique de solidarité mondiale.
Kariel incarne une solidarité enracinée et vivante. Elle milite aux côtés des mères, des grands-mères, des enfants.
« Nous sommes un pont transgénérationnel. Les jeunes aujourd’hui doivent aller plus loin. » Elle travaille avec les autorités locales, mais aussi avec la solidarité internationale, « ce tissu vivant qui nous relie et nous renforce ».
Inspirée par les femmes en lutte à travers le monde – du Mexique au Sénégal – elle sait que chaque combat local nourrit un changement global.
« Autrefois, on survivait. Aujourd’hui, on commence à rêver. »
Grâce à Kariel, au Secours populaire et à tant d’autres femmes en première ligne, l’avenir prend racine dans les Andes.